
Après les marabouts, la
coordination des associations de presse a rencontré hier la société civile,
pour revenir sur l’ensemble des maux dont souffre le secteur de la presse. Revenant
sur la situation, Mamadou Ibra Kane, directeur d’Africom a fait savoir, « La
presse au Sénégal est en danger, la liberté de la presse est en danger, la
démocratie est en danger. Car nous nous fondons sur un environnement
économique de faillite des entreprises de presse. Et à cause de cela la
majorité des entreprises de presse sont en situation de faillite. Elles ne payent pas leurs dettes, leurs
charges et encore moins les salaires. Et ceux-ci ont toujours des incidences au
niveau de l’environnement social des travailleurs des médias. Ce qui fait
qu’actuellement beaucoup d’acteurs médiatique ne perçoivent pas de salaires ou
bien les perçoivent avec des arriérés.
Par conséquent les travailleurs qui subviennent à peine à leurs besoins
familiaux sont obligés d’aller chercher ailleurs en subissant la pression des
lobbys politiques, avec lesquels ils sont obligés de monnayer leurs services.
Ce qui fait que de nos jours les journalistes sont de plus en plus
corrompus » déplore M. Kane qui pense que tout cela est un danger pour la
démocratie au Sénégal parce que, « si les travailleurs des médias sont
corrompus la presse va perdre le rôle républicain qu’elle a joué dans la
stabilité politique et sociale de notre
pays ». Pour le directeur d’Africom, cette situation est liée à un
environnement juridique qui s’est dégradé au fil des années. Parce que la loi
96-04 qui régit la presse au Sénégal est totalement dépassée et obsolète. Par
conséquent l’accès à la profession n’est pas réglementé. En plus de ce
facteurs, il a souligné la loi sur la publicité, qu’il qualifie également
d’obsolète. Et tout cet environnement juridique selon M. Kane, devait
trouver sa réponse dans le projet de code de la presse, qui tarde à être adopté
par l’absence de volonté politique. Dès lors les membres du Cap en appellent
aux gouvernants afin qu’ils puissent solutionner le problème. Outre ces
aspects, Mamadou Ibra Kane confie qu’il y a une autre menace très sérieuse pour
la démocratie et la stabilité sociale au Sénégal, c’est-à-dire, l’attribution
des fréquences radio et télé en violation de la loi. Aujourd’hui on assiste à
l’attribution de fréquences radio à des religieux, et c’est interdit par la constitution.
Outre cette question ils ont parlé de la distribution arbitraire de l’aide à la
presse qui se fait sur la base de clientélisme politique.
Pour sa part, Sidy Gassama d’Amnesty,
admet que les entreprises de presse font face à des difficultés financières dues
à des problèmes qu’ils rencontrent par rapport à la publicité ou à la
répartition de l’aide à la presse qui est très dérisoire. Ainsi, pour lui,
« cette aide à la presse doit être portée à un niveau suffisant pour
permettre à la presse de disposer de moyens pour jouer son rôle de service
public. Car nous avons besoin de la presse pour nous informer, pour consolider
la démocratie entre autres. Donc il est important que l’Etat crée les
conditions de prospérité et de développement des entreprises de
presses »argue le patron d’Amnesty avant d’inviter le président de la
république à rappeler à l’ordre le ministre de la culture et de la
communication afin que la répartition soit faite dans une transparence totale
pour éviter des frustrations.
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