mardi 18 avril 2017

REGULATION DE LA PRESSE La société civile adhère au combat

Résultat de recherche d'images pour "coordination des association de presse du sénégal"Après les marabouts, la coordination des associations de presse a rencontré hier la société civile, pour revenir sur l’ensemble des maux dont souffre le secteur de la presse. Revenant sur la situation, Mamadou Ibra Kane, directeur d’Africom a fait savoir, « La presse au Sénégal est en danger, la liberté de la presse est en danger, la démocratie est en danger. Car nous nous fondons sur un environnement économique de faillite des entreprises de presse. Et à cause de cela la majorité des entreprises de presse sont en situation de faillite.  Elles ne payent pas leurs dettes, leurs charges et encore moins les salaires. Et ceux-ci ont toujours des incidences au niveau de l’environnement social des travailleurs des médias. Ce qui fait qu’actuellement beaucoup d’acteurs médiatique ne perçoivent pas de salaires ou bien les perçoivent avec des  arriérés.
Par conséquent les travailleurs qui subviennent à peine à leurs besoins familiaux sont obligés d’aller chercher ailleurs en subissant la pression des lobbys politiques, avec lesquels ils sont obligés de monnayer leurs services. Ce qui fait que de nos jours les journalistes sont de plus en plus corrompus » déplore M. Kane qui pense que tout cela est un danger pour la démocratie au Sénégal parce que, « si les travailleurs des médias sont corrompus la presse va perdre le rôle républicain qu’elle a joué dans la stabilité  politique et sociale de notre pays ». Pour le directeur d’Africom, cette situation est liée à un environnement juridique qui s’est dégradé au fil des années. Parce que la loi 96-04 qui régit la presse au Sénégal est totalement dépassée et obsolète. Par conséquent l’accès à la profession n’est pas réglementé. En plus de ce facteurs, il a souligné la loi sur la publicité, qu’il qualifie également d’obsolète. Et tout cet environnement juridique selon M. Kane, devait trouver sa réponse dans le projet de code de la presse, qui tarde à être adopté par l’absence de volonté politique. Dès lors les membres du Cap en appellent aux gouvernants afin qu’ils puissent solutionner le problème. Outre ces aspects, Mamadou Ibra Kane confie qu’il y a une autre menace très sérieuse pour la démocratie et la stabilité sociale au Sénégal, c’est-à-dire, l’attribution des fréquences radio et télé en violation de la loi. Aujourd’hui on assiste à l’attribution de fréquences radio à des religieux, et c’est interdit par la constitution. Outre cette question ils ont parlé de la distribution arbitraire de l’aide à la presse qui se fait sur la base de clientélisme politique.

Pour sa part, Sidy Gassama d’Amnesty, admet que les entreprises de presse font face à des difficultés financières dues à des problèmes qu’ils rencontrent par rapport à la publicité ou à la répartition de l’aide à la presse qui est très dérisoire. Ainsi, pour lui, « cette aide à la presse doit être portée à un niveau suffisant pour permettre à la presse de disposer de moyens pour jouer son rôle de service public. Car nous avons besoin de la presse pour nous informer, pour consolider la démocratie entre autres. Donc il est important que l’Etat crée les conditions de prospérité et de développement des entreprises de presses »argue le patron d’Amnesty avant d’inviter le président de la république à rappeler à l’ordre le ministre de la culture et de la communication afin que la répartition soit faite dans une transparence totale pour éviter des frustrations.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire