Au du thème : «la politique extérieure face aux mutations géopolitiques mondiales», les anciens ambassadeurs et les conseillers diplomatiques ont fait un état des lieux de la diplomatie sénégalaise qui selon eux, doit s’adapter aux nouveaux enjeux de notre temps. Pour Seydina Oumar Sy, ancien ministre des Affaires étrangères, la résolution de la crise post électorale en Gambie passe par la voie diplomatique. Mais, cette option ne doit faire oublier la possibilité de l’option militaire pour déloger l’ancien président Yayah Jammeh. « L’intervention militaire doit être la dernière option. Mais si on n’arrive pas à décanter la situation par des voies diplomatiques, il ne restera que cette issue. Il faut dire que le temps commence à être compté pour la diplomatie», déclare-t-il. Selon l’ancien diplomate, les positions prises par les chefs de la Cedeao pour l’installation d’Adama Barrow prennent entièrement en compte cette éventualité. «Le communiqué de la Cedeao est clair. La Cedeao fait de l’option d’un accord conciliant et pacifique entre le président Jammeh et Barrow une priorité. Toutefois, le document rend Yaya Jammeh responsable de tous incidents et violences pouvant entraver l’entrée en fonction d’Adama Barrow», soutient-il. Auparavant, l’ex patron de la diplomatie sénégalaise a appelé au renforcement de la politique de voisinage du Sénégal pour juguler les menaces sécuritaires. «Nous avons des voisins sympathiques mais compliqués. Nous devons mettre en place une politique du voisinage pour renforcer le dialogue et la coopération avec les pays limitrophes. On doit avoir de meilleures relations avec eux. Le succès de l’Omvs nous a permis d’éviter la guerre contre la Mauritanie en 1989 », déclare Seydina Oumar Sy. De son côté pour Ahmadou Lamine Touré, Président l’Union des conseillers des Affaires Etrangères du Sénégal, la diplomatie sénégalaise doit s’inscrire dans la continuité avec comme base les « cercles concentriques» initiés par Léopold Sedar Senghor. «Le Sénégal a une diplomatie de premier plan. Nous devons nous inscrire dans la constance avec comme base les cercles concentriques pour résister aux nombreux bouleversements. Une démarche qui devra aussi nous permettre de consolider notre environnement diplomatique face aux menaces», déclare-t-il. Saidou Nourou Ba, ancien ambassadeur en Algérie d’abonder dans le même sens. «Le Sénégal a assis les principes directeurs d’une politique extérieure basée sur le dialogue. La diplomatie la plus payante est celle de sa géographie. Nous devons continuer à travailler et se remette en cause pour défendre au mieux les intérêts de notre pays. Les débats et les prises de positions du gouvernement vont dans ce sens», martèle l’ancien diplomate.
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