mercredi 11 janvier 2017

INSTALLATION D’ECOLE MILITAIRE ET PARAMILITAIRE AU CENTRE D’ADAPTATION DE SEBIKOTANE: Les éducateurs accusent le ministre de la justice de détournement d’objectif

La décision du ministre de la justice qui consiste à l’installation, au centre d’adaptation sociale de Sebikotane une formation militaire inquiète le syndicat National des travailleurs en éducation spécialisée de la justice du Sénégal (Syntesjustice). En conférence de presse hier, les membres du syndicat ont affiché leur indignation face à cette décision. Rappelant les faits, le secrétaire général du syndicat, Oumar Ndiaye, indique que « le ministre de la justice annonce qu’il a décidé le démarrage, au centre d’adaptation sociale de Sebikotane, au plus tard dans la deuxième quinzaine du mois de janvier 2017, la formation militaire et paramilitaire de 200 élèves admis aux concours directs et indirects de recrutement d’agents de l’administration pénitentiaire ».
Selon M. Ndiaye, cette décision a été prise sans concertation ni études de faisabilité sérieuses, et, « en moins de trois semaines, l’autorité hiérarchique, ordonne l’expulsion de l’équipe éducative et de tous les jeunes placés par les tribunaux pour enfants, juste pour qu’une promotion de 2015, boutée de l’école nationale de police puisse subir une formation qui se prête pas au cadre socio-éducatif du centre d’adaptation sociale de Sebikotane. C’est ce qu’il a ordonné en instruisant la cohabitation dans l’espace éducatif du centre d’adaptation sociale de Sebikotane des mineurs de moins de 18 ans en conflit avec la loi présentant les caractéristiques d’une forte inadaptation psychologique et sociale avec 200 élèves militaire et paramilitaires», dénonce-t-il.


UN DÉTOURNEMENT D'OBJECTIF PAR LE MINISTRE DE LA JUSTICE

Dénonçant toujours la situation, le secrétaire général, estime que cette décision du ministre de la justice est un détournement d’objectif. Et, a comme finalité d’expulser le service de l’éducation surveillée et de la protection sociale au profit de l’administration pénitentiaire sachant qu’avec une capacité d’accueil maximale d’une soixantaine de mineurs, ledit centre ne saurait nullement héberger 200 adultes en formation avec toutes leurs intendances. De plus, « en décidant d’offrir une partie du centre constituant à ce jour la seule alternative dans toute la région de Dakar, le garde des sceaux, dépossède la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale de son outil de travail le plus moderne. C’est là une décision qui amoindrit davantage le rôle du ministère de la justice dans la stratégie nationale de protection de l’enfance et ce, au même moment où l’état du Sénégal investit des milliards pour sortir les enfants des rues et bannir toutes incarcération de mineur » tonne-t-il. Très remontés, Oumar Ndiaye et ces camarades, signifient avec la dernière énergie toute leur opposition à une telle décision qui viole dans leur globalité tous les principes fondamentaux des droits des mineurs sous-main de justice.
                                                                                                                          

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